with or without you | lena

Et une autre journée de travail bien remplie. Franchement, dites-moi ce que j’ai fait de mal pour avoir à endurer un tel enfer. Normalement, je ne me plains pas du boulot qu’on me donne. J’y trouve même une certaine satisfaction, voir un moyen de m’amuser un peu. Oui bon, parce que des fois, ces petits boulots sont vraiment des plaisanteries. Austin et moi, on s’arrange souvent pour prendre les corvées que demandent les riches de Manhattan, des gens de la haute quoi. Parce que souvent, c’est plutôt des choses qu’ils répugnent faire que quelque chose de vraiment important. Du genre, je me souviens avoir du aller chercher un dîner au restaurant pour un noble, parce que ce dernier refusait de sortir de chez lui. Rien de bien compliqué, et il était pas si bête ce vieillard. Il m’avait donné un bon salaire et m’avait permis de m’asseoir avec lui pour partager son repas. Pressé, je lui dis que je devais malheureusement partir et ce soir-là, nous fûmes bien heureux de manger quelque chose de nouveau à l’appartement. Et la vie continuait… toujours ainsi. Et il en serait ainsi pour longtemps. Du moins pour moi. Je ne suis pas diplômé, j’ai une grande expérience de travail, certes, mais qui choisir entre quelqu’un qui a suivi toutes ses années de cours et quelqu’un qui les a abandonnées pour devenir un adulte prématurément ? Nous savons tous la réponse.

Enfin, heureusement, cette journée se termina. Il devait approcher dix-sept heure lorsque je rentrai chez moi. J’étais crevé, mes sens étaient un peu chamboulés et je ne fis pas trop attention à ce que je faisais. Parce que je n’en voyais pas l’utilité. Si ça trouvait, je devais être le seul d’arriver dans cet appartement. Miteux, 4 pièces. Peut-être cinq… si on comptait la chambre improvisée qu’on avait créée pour Austin, lorsque Lena était arrivée. Étant une dame, elle avait le droit à sa propre chambre. Austin avait un semblant de pièce pour dormir, et moi j’avais le canapé. Oh, je n’étais pas à plaindre. On avait certainement un canapé des plus confortables. Vieux, mais confortable. Et je trouvais toujours le sommeil rapidement. Dans le cas contraire, j’avais la télévision ou bien la cuisine à coté, bien que ce n’était pas la mer à boire. C’était quand même mieux que rien. On ne pouvait pas dire qu’on vivait dans l’abondance, ni même que nous étions aisé, mais au moins, nous vivions. C’était le minimum des choses je crois. Enfin, je me sentais bien dans cette vie, même si au fond de moi, j’en avais assez de devoir me serrer la ceinture et sourire même quand tout va de travers. Mais je me sentais mal, pour Austin qui méritait beaucoup plus, et pour Lena, qui était trop brillante et intelligente pour finir sa vie comme moi.

Peu importe. Enlevant mes souliers, je passai une main dans mes cheveux désordonnés, regardant autour de moi. Mort, encore une fois. À croire que je les faisais fuir. Tant mieux, j’aurais l’appartement à moi tout seul pour un certain temps. J’aurais la paix, je pourrais réfléchir, même si je savais que lorsque je le faisais dernièrement, je sombrais dans un état de déprime apeurant. Une bonne douche me ferait certainement du bien. Oui, sans aucun doute. Prenant des vêtements propres dans ce qui me servait de commode et d’étagère pour mes trucs, je me dirigeai vers la salle de bain. Ce qui me prit en vérité, trois pas et quelques miettes pour l’atteindre. Sans réaliser que la porte était fermée, je l’ouvrit, entreprenant d’y entrer, jusqu’à ce qu’une vague de chaleur me fonce dans le visage, que je réalise que la salle de bain était embrumée et que j’aperçus une silhouette trop féminine pour être celle d’Austin. Et dans la seconde qui suivit, la porte était refermée et j’étais assis par terre, l’énervement et la honte me prenant d’assaut. Je pris une minute pour respirer et passait une main dans mes cheveux, à nouveau. Finalement, je n’étais pas seul. Lena était arrivée elle aussi. Et j’avais eu le don de tomber sur elle au mauvais moment.